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JE-ME-MOI ET MON PETIT PROBLÈME

Tout le long du trajet, le chauffeur de taxi dans lequel j’avais pris place avec mon fils sacrait et criait à l’injustice: « Maudit! Il fallait bien que ça m’arrive… Je vais être obligé d’installer un moteur neuf. »

Il n’arrêtait pas de brailler, tandis que moi j’étais là à l’arrière à le regarder dans son rétroviseur, en silence, les yeux rougis et tenant la jolie menotte de mon enfant bien serrée. La bouteille d’huile qu’il avait mise dans le moteur n’avait pas amélioré la situation et la voiture continuait de surchauffer; de la fumée sortait du capot et elle avançait difficilement.

Cet homme pour qui la fin du monde venait d’arriver ne se doutait pas une seconde de ce que nous vivions, mon fils et moi. Il ne soupçonnait pas que le malheur ne s’en était pas pris qu’à lui! J’aurais voulu lui dire qu’il trouverait rapidement un moteur chez un garagiste et qu’il pourrait poursuivre tranquillement sa route, mais nous, Dieu sait ce qui nous attendait!

Le beau petit bambin qu’il avait le privilège de conduire avait lui aussi besoin d’un « nouveau moteur », mais il n’aurait peut-être pas autant de facilité à en trouver un, car le genre de moteur dont il avait besoin était plutôt rare. De plus, il fallait espérer de toutes nos forces que la vie soit assez généreuse pour lui laisser le temps d’attendre qu’on en trouve un qui lui convienne.

J’aurais pu répliquer à cet homme en lui disant de se calmer, mais j’étais comme un zombie, complètement démolie par cette annonce que venait de me faire la cardiologue. J’étais amorphe et déconnectée de sa réalité à lui. Il me faisait presque pitié! Ce chauffeur de taxi n’a jamais été sensible à ce que je vivais parce qu’à cet instant précis son problème était pour lui le plus gros au monde! Il n’a même jamais remarqué mes yeux rougis et les larmes qui coulaient silencieusement sur mes joues.

Vous avez probablement remarqué qu’en période de souffrance, nous devenons centrés sur notre difficulté en oubliant souvent que, tout près de nous, des gens vivent peut-être bien pire? Tout comme vous arrive-t-il peut-être de rencontrer des gens qui font paraître votre problème moins important que le leur en vous partageant immédiatement une expérience similaire à la vôtre ou encore celle d’un ami que vous ne connaissez même pas? Comme si cette personne n’entendait pas cette petite voix intérieure qui vous habite et qui crie: « Écoute-moi, j’ai mal, comprends ce que je ressens ». Vous avez l’impression qu’elle n’écoute pas ce que vous lui racontez ou qu’elle veut fuir la conversation en vous laissant là avec votre besoin d’être entendu, d’être compris et réconforté.

Ça vous parle ? Quelqu’un vous vient en tête ? Peut-être que cette personne a elle aussi des besoins d’être vue et entendue non comblés qui l’habitent encore ? Pourquoi ne sommes-nous pas toujours attentif à l’autre ? Pour plusieurs bonnes raisons que je n’aborderai pas dans cet article, car je veux plutôt qu’on s’occupe de nous!

Et si nous ne donnions pas l’entière responsabilité de combler nos besoins à cette personne qui se trouve sur notre chemin à ce moment précis?

Reconnaître d’abord vos propres besoins d’être vu et entendu, ça vous dirait ? Mais comment ?

  1. Reconnaître notre peine, notre colère ou toute autre émotion qui nous habite sans vouloir la faire taire, mais plutôt en l’accueillant. L’émotion perdra alors beaucoup de son intensité.
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  2. Se demander : « De quoi ai-je besoin en ce moment? Qu’est-ce que j’aimerais que l’autre comprenne? »
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  3. S’assurer que notre confident est disposé à bien nous écouter. Peut-être vit-t-il lui aussi un moment difficile? Exprimez-lui l’importance d’avoir toute son attention, sans qu’il vous interrompe? Vous avez aussi l’option de changer de confident.
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  4. Mentionner à votre auditeur que vous n’attendez pas de lui une solution, mais simplement une écoute.
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  5. À défaut d’avoir quelqu’un à qui parler, vous pourriez vous écrire à vous-même ou encore écrire à cette épreuve ou à cette difficulté que vous vivez. Cette option peut s’avérer très libératrice.

Prendre conscience que chaque être humain a son lot de difficultés relativise l’importance de nos problèmes. Lorsque nos difficultés nous semblent insurmontables, nous comparer aux moins bien lotis que nous nous permet souvent d’être reconnaissants du positif de notre situation.

Constatez vous-même la différence!.

rsz_ff1_2444_-_copie_1  MARILYNE PETIT

  COACH  CONFÉRENCIÈRE  AUTEURE

  Marilynepetit.com

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Pour lire mon article précédent: Trouver le soleil de ma journée

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Crédits photo: Flickr.com

 

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