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LA PHASE ULTIME DU PARDON

À Judith, à Morgane, à Marie-Christine…

À tous ceux qui n’arrivent pas à pardonner et à tous ceux qui ont traversé nos vies…

On était amis. On était amants. On était amoureux. On était de la famille. On était liés vous et moi. On s’aimait et c’était vrai, mais la vie étant ce qu’elle est, on ne s’aime plus maintenant, aussi absurde que cela puisse être, c’est la triste réalité.

On ne s’aime plus, pour mille et une raisons et parfois pour aucune.

On devient un peu plus chaque jour des inconnus qui cumulent les anecdotes sans l’autre. On se fait de nouveaux amis, on réalise de nouveaux défis, on vit une montagne russe d’émotions, mais nous ne sommes plus là, ensemble, pour se le partager comme avant. Le deuil est bien vif, car l’amour n’est plus, du moins, c’est ce que l’on cherche à se faire croire pour avoir moins mal, mais pouvons-nous réellement arrêter d’aimer complètement? J’en doute…

La vie n’est que mouvance. On se croise, on se heurte, on s’aime, on se déteste, on se pardonne, on s’oublie, on se remémore, on est pris de nostalgie…

Les relations traversent notre vie et chacune d’elles nous marque à jamais.

On s’habite, on bâti ensemble et parfois on se déconstruits. Heureusement, avec un peu de temps, on trouve la force de se reconstruire avec ou sans l’autre…

Aujourd’hui, j’ai eu un élan d’amour pour vous tous qui avez quitté ma vie : amis, amoureux, amants, connaissances, collègues. J’ai eu envie de vous écrire à vous que j’ai aimé et que j’aime encore malgré le temps qui passe, malgré les remous et les explosions qu’il y a pu y avoir entre nous. J’ai envie de vous dire que vous me manquez même si je sais que de nous revoir ne nous apporterait rien de bon en ce moment, même si je sais que rien n’a changé.

J’aurais souhaité que nos chemins se soient croisés différemment pour que l’on puisse encore marcher ensemble à ce jour. J’aimerais pouvoir encore vous consoler, vous prendre dans mes bras et vous accompagner sur votre chemin de vie dans les moments difficiles comme nous le faisions avec sincérité avant, mais notre lien ne nous le permet plus.

Aujourd’hui, j’ai envie de vous dire que j’ai décidé d’accueillir et d’accepter tout ce qui n’avait pas de sens entre nous en vous pardonnant, malgré l’incompréhension qui s’empare de nous sur le moment et malgré toutes les émotions négatives qui rongent l’affection que l’on se porte…

  • J’ai compris que nous ne sommes pas toujours prêts à faire un pas vers l’autre, et ce, même lorsque l’on souhaiterait profondément être en mesure d’y arriver.
  • J’ai compris que nous ne sommes pas tous conçus de la même façon et qu’il est utopique de croire que tous les gens que l’on aimera dans notre vie pourront nous rendre heureux, au bon endroit, au bon moment, de la bonne façon.
  • J’ai compris que derrière notre brouillard émotionnel, je ne vous en veux pas, je vous aime et je suis triste que nous n’arrivions pas à nous aimer mieux, ensemble, dans le moment présent.
  • J’ai compris que je ne pouvais pas vous reprocher vos failles et vos défauts et que je ne pouvais que les reconnaître et assumer que ce sont nos différends qui nous ont séparés.
  • J’ai compris que d’être séparés les uns des autres ne signifie pas que nous ne devons plus nous aimer, ne plus nous accorder de respect, ne plus être engagés humainement.
  • J’ai compris que si, demain matin, vous étiez mourants à l’hôpital j’irais tous vous tenir la main, l’un après l’autre, sans exceptions parce que devant la mort rien n’a d’importance hormis l’amour et je réalise par le fait même qu’on arrête jamais vraiment d’aimer ceux qui ont partagé notre vie, un moment, de façon significative malgré tous les efforts que l’on déploie à les détester ou à jouer l’indifférence.

Au-delà de toutes nos histoires tumultueuses et nos grandes déceptions, il ne reste que l’amour, celui qui traverse le temps et les orages, celui qui décèle toujours dans la noirceur une lueur d’espoir, une parcelle d’humanité bien plus profonde et bien plus importante que nos prises de becs, nos egos et nos vieilles histoires toutes effritées.

Je veux vous dire que je vous aime, encore et pour toujours, parce que sans cet amour profond pour vous, je ne me serais jamais arrêtée à vous connaitre et vous dire que je vous aimais. Un cadeau, c’est pour la vie et mon amour je vous l’ai offert, pour le meilleur et pour le pire.

Je nous pardonne.

Je nous aime.

Malgré nos défauts et nos erreurs, malgré les larmes versées et la rancoeur. Je nous souhaite d’avoir la force d’accueillir l’avenir doucement sans laisser le passé nous aigrir parce que cela ne sert strictement à rien. Je veux cultiver la force de vous aimer, toujours et sans conditions, pour que vous trouviez en mon pardon et en vous la force de guérir ces blessures avec lesquelles on s’est écorchés. Nos collisions ne sont que des cris du cœur et nos conflits ne sont que des reflets sombres de nous-mêmes. Nous avons tellement à apprendre les uns des autres. Soyons reconnaissants de nous rencontrer et d’avancer ensemble, mais surtout aimons-nous bien au-delà de nos gestes et nos mots. Aimons-nous dans l’espoir d’un monde meilleur. Aimons-nous pour échanger nos forces et nos faiblesses dans le souci de grandir ensemble et non en nous tenant rancœur de ne pas avancer au même rythme, de la même façon et dans la même direction. À chacun son niveau de conscience, à chacun ses blessures, à chacun ses limites, à chacun ses choix…

Pourquoi ne pas souhaiter le meilleur à ceux qui nous ont offert le pire, ce sont eux qui en ont le plus besoin.

Sans pour autant nous mettre en déséquilibre et en danger, sans pour autant renouer, aimons-nous avec bienveillance et envoyons dans l’univers un amour inconditionnel envers autrui afin de propager l’idée que chacun a le droit au pardon, au bonheur et à l’émancipation.

Au final, derrière ce qui nous déplait tant en l’autre se cache, malgré tout, de la beauté et de la bonté qu’il faut savoir reconnaitre avec humilité et tendresse pour réellement trouver la paix dans son propre cœur. Prenons le temps de nous pardonner. Prenons le temps d’accepter ce qui nous a éloignés et de voir ce qu’il en reste: l’humanité…Tenons-nous la main, symboliquement, pour donner un sens à ces mots si puissants que nous nous sommes dit un jour : « Je t’aime. »

N.B. Ce texte ne soutient pas que nous devons tolérer l’intolérable et apprécier l’inacceptable. Il soutient plutôt que chacun mérite d’être aimé, même ceux qui sont difficiles à aimer! Sans garder des gens toxiques dans notre vie, on peut à tout le moins, leur envoyer de l’amour en souhaitant qu’ils trouvent eux aussi la paix dans leur cœur, car n’est-ce pas ce dont il manque au fond? Puis, n’est-ce pas réellement ce que nous souhaitons tous : la paix dans le monde, la paix dans nos coeurs?

AIMER « malgré » est la phase ultime du pardon selon moi et je nous souhaite à tous d’atteindre ce degré humanité.

Et un jour peut-être aurons-nous le courage de nous serrer dans nos bras une dernière fois pour clore la relation sur une note positive et pour nous dire avec coeur: « Je te pardonne ».  Sans oublier. Sans banaliser. Sans nous bafouer. Sans attentes. Simplement avec humanité et légèreté dans le but de se libérer de cette ancre de peine qui noie notre coeur.

mymy

Mademoiselle Mymy

Humaniste, rêveuse, écrivaine et grande penseuse.

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Pour lire mon article précédent: AVOIR QUELQU’UN DANS LE COEUR

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Crédits photo: Ted Fu

14 thoughts on “LA PHASE ULTIME DU PARDON”

  1. J’essaie de pardonner… mais comment est-ce possible de pardonner à mon mari d’avoir perdu patience et d’avoir (supposément) lancé nos bébés de 3 semaines à bout de bras pour les envoyer aux soins intensifs et leurs provoquer des séquelles à vie. Je dis supposément car selon la doctoresse appelée en cour, ses dires ne correspondent toujours pas aux blessures. Il ment comme il respire. Est-ce pardonnable? Comment continuer d’avancer avec une personne en qui vous n’avez AUCUNE confiance? Il a un bon coeur, mais il a été élevé par des parents menteurs qui l’on poussé à toujours être parfait. Donc demander de l,aide ou dire qu’il n’en peut plus n’est pas chose simple pour lui. Mais il n’y a pas d’excuses à la violence.

    1. Ma chère, votre récit est des plus troublant, mais le triste reflet de votre réalité actuelle. En regard de ceci, je suis soulevée de sympathie. Le pardon est un processus, je ne vous apprends rien… Or, il sous-entend que vous trouverez en vous un chemin de paix par rapport à « cette situation passée ». Le pardon s’adresse donc au passé, il fera en sorte que celui-ci n’injecte plus votre présent d’amertume. Ainsi, le pardon n’insinu ni n’oblige que votre confiance se dépose à nouveau en votre lien avec l’individu en question. La confiance elle, s’entretient au présent et se déploie dans nos représentations du futur. Elle évoque notamment la capacité de se projeter dans l’avenir et de s’y envisager en des sentiments favorable. Alors, si ce n’est pas le cas envers votre mari, cela ne signifiera jamais pour autant que vous ne lui auriez jamais pardonné, seulement, que la conclusion tirée de cette possible expérience de pardon vous révèle que désormais votre confiance ne s’obligera plus à la dîtes personne. Votre confiance est surtout à entretenir en votre jugement. Faites confiance à vos sentiments. Je vous envoie de la lumière.

    2. Ma chère, votre récit est des plus troublant, mais le triste reflet de votre réalité actuelle. En regard de ceci, je suis soulevée de sympathie. Le pardon est un processus, je ne vous apprends rien… Or, il sous-entend que vous trouverez en vous un chemin de paix par rapport à « cette situation passée ». Le pardon s’adresse donc au passé, il fera en sorte que celui-ci n’injecte plus votre présent d’amertume. Ainsi, le pardon n’insinu ni n’oblige que votre confiance se dépose à nouveau en votre lien avec l’individu en question. La confiance elle, s’entretient au présent et se déploie dans nos représentations du futur. Elle évoque notamment la capacité de se projeter dans l’avenir et de s’y envisager en des sentiments favorable. Alors, si ce n’est pas le cas envers votre mari, cela ne signifiera jamais pour autant que vous ne lui auriez jamais pardonné, seulement, que la conclusion tirée de cette possible expérience de pardon vous révèle que désormais votre confiance ne s’obligera plus à la dîtes personne. Votre confiance est surtout à entretenir en votre jugement. Faites confiance à vos sentiments. Je vous envoie de la lumière.

    3. Ouf…effectivement on vit parfois des épreuves qui nous mettent durement au défi…

      Je vous souhaite beaucoup de force, de courage et de clarté dans votre coeur pour trouver en vous la réponse à vos questions et arriver à pardonner sans excuser.

      Prenez soin de vous.
      Je vous souhaite de la douceur dans votre vie pour arriver à passer par-dessus ce moment difficile.

  2. C est vrai que le Pardon, apprendre à pardonner cela permet trait d évacuer notre souffrance enfouit au font de notre coeur qui saigne, mais quand on vous à trop fait du mal de la peinne,je ne peux pas revoir ces personnes car j ai peur, oui, j ai essayé et le résultat est au ils m ont détruite, anéanti au point que j ai voulais mourir, ils ont gagné car j ai fait une T.S., voilà où cela ma emmené d accorder MON PARDON…….désolée mais je peux plu les revoir….

    1. Vous faites bien de mettre vos limites. Pardonner ne signifie pas côtoyer à nouveau ses personnes…simplement ne pas entretenir chaque jour de la rancoeur pour eux en leur accordant ainsi plus d’attention qu’ils en méritent réellement de notre part.

      Je vous souhaite de retrouver la paix dans votre coeur. XxX

  3. Ce texte est magnifique, et ô combien juste. Mais il est important de rester conscient que tout le monde n’est pas capable de pardonner. En effet, il nous faut le décider sincèrement, du plus profond de notre coeur, si l’on veut y parvenir. Or, bien souvent, la plupart des gens sont encore trop sous l’influence de la rancoeur, de la haine, de la jalousie, de la vengeance, ou d’un ou plusieurs autres sentiments négatifs comme ceux-ci, parasitant alors ce désir, qui est en fait un besoin, qui permettra alors d’aller mieux.
    Nous ne sommes pas tous égaux dans nos capacités à faire face aux évènements de la vie, et dans notre manière de les gérer. Certains ont besoin de plus de temps que d’autres, de plus de travail sur eux-même, d’aide extérieure, voir même n’y parviendront jamais…C’est ainsi. Donner sincèrement de l’Amour à soi-même d’abord, afin de pouvoir le distribuer autour de soi, et rendre son monde meilleur, et un premier pas vers la sérénité et la paix, sa propre paix intérieure…et par incidence, le monde qui nous entoure. Je vous souhaite à toutes et tous de parvenir à cela, pour votre propre bien être, et pour celui de ceux qui vous entourent…

  4. Pardonner pour moi, ca été de rendre mon esprit serin. J’ai pardonné dans mon esprit, pour arrêter de pleurer. J’ai pardonné dans mon esprit pour retrouver la joie ! C’est difficile de pardonner quand on a vécu l’inceste, mais je devais le faire pour retrouver la sérénité.

    1. Vous êtes très courageux Jocelyn! Effectivement, pardonner « l’impardonnable » demande une grandeur d’âme et une sagesse élevée. Bravo pour cette humanité et cette résilience!

  5. Magnifique texte, moi qui suis dans une période de questionnement ce texte tombe à point. Pardonner c’est d’abord pour soi, le pardon n’est pas l’oubli mais il retire de notre esprit ce poison émotionnel qu’est la rancoeur, la haine, la jalousie, la vengeance etc….
    Pardonner n’est pas facile mais c’est faisable et surtout cela apporte la sérénité du corps et de l’esprit.
    Je vous souhaite à toutes et tous une merveilleuse année 2015, que votre chemin s’éclaire chaque jour pour vous apporter la paix et le bonheur! Bonne route!

  6. Si ca peut apporter à certains, voici comment j’ai tourné un morceau de cet article à ma réalité, à moi qui ne sait pas me pardonner à moi-même et m’offrir l’indulgence:
    Je comprend que je ne suis pas toujours prête à faire le pas vers moi, vers l’évolution, vers le ‘’meilleur’’.
    J’accepte que je ne sais pas toujours me rendre heureuse, au bon endroit, au bon moment, de la bonne façon.
    Je comprend que derrière mon brouillard émotionnel, je n’arrive pas toujours à prendre soin de moi, dans le moment présent.
    Je reconnais avoir des défauts et j’assume que cela crée un différent entre celle que je suis et celle que je voudrais être.
    Je comprend que ce n’est parce qu’il y a cette différence, que je dois cesser de me respecter, de m’aimer et de m’engager humainement dans mon bien-être.
    Que je ne peux cesser de m’aimer et que je ne peux me rejeter, peu importe ce que je suis et ce que je fais.
    Merci pour cet article!

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