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ETRANGERE ET HEUREUSE DE L’ETRE !

Si vous me demandez d’où je viens, je vais probablement vous répondre que je viens de l’Angleterre. Et dans les faits, au moins, c’est vrai; je suis née en Grande-Bretagne, j’y ai grandi et mon accent en anglais ne vous laissera aucun doute là-dessus!

Si vous me demandez si mon pays d’origine me manque, je vais peut-être vous surprendre avec un « non » franc. Les gens – ma famille, mes amis – certainement mais le pays? Non. Et ceci même si je trouve ce vieux pays immensément riche en beauté naturelle et en histoire.

Née d’un père britannique et d’une mère québécoise anglophone, ma passion pour les langues et la différence culturelle m’ont amenée à habiter dans plusieurs pays avant de me retrouver sur le sol québécois dans la mi vingtaine. Je suis arrivée à Montréal avec une valise et ma double nationalité, me disant que j’y passerais un an ‘gros maxavant de continuer mon exploration du monde.

Presque 15 ans plus tard – et c’est l’histoire de beaucoup de nouveaux arrivants! — j’y suis encore, le Québec m’ayant complètement séduite. Je suis installée maintenant dans la région des Laurentides avec mon mari québécois et notre fils bilingue et biculturel et je n’ai aucune intention de partir!

Ici, je ne me sens ni Québécoise francophone – même si je parle le français très bien, avec de plus en plus d’expressions québécoises – ni Québécoise anglophone – même si ma mère était d’ici et que cette culture se rapproche le plus de ma culture d’origine. À vrai dire, je ne me sens plus très britannique non plus. Ce qui m’amène à m’interroger sérieusement sur mon lien d’appartenance!

Autant je suis bien ici au Québec – en fait, je n’ai jamais été si heureuse – autant je me sens toujours un peu différente. Comme je le dis, je me sens étrangère et heureuse de l’être! Car pour moi, sans liens d’appartenance à ma patrie ni à mon pays d’accueil, je vis une grande, grande liberté. C’est une liberté qui m’est très chère et qui se décline de différentes façons.

De manière générale, le Québec est connu pour son ouverture d’esprit et ses grands espaces. Quand on vient d’un pays où les traditions prennent encore beaucoup de place et que la population est 8 fois plus élevée pour une superficie qui représente 14 % de celle du Québec, cette ouverture est plutôt frappante, énergisante et franchement libératrice.

Au Québec, j’ai pu me réincarner professionnellement à plusieurs reprises sans qu’on me regarde de travers. J’ai appris à exprimer mes émotions, j’ai découvert la fibre artistique en moi et j’ai bâti un réseau d’amis intergénérationnel, interculturel et authentique. J’ai réalisé mon rêve de quitter la ville pour habiter à la campagne. J’ai créé mon emploi rêvé, une pratique privée comme coach de vie et praticienne en travail rituel. Bref, j’ai pris de l’expansion et j’ai pris ma place.

Ici, je suis libre des mœurs de mon pays, contraignantes à mes yeux, et en tout respect je ne me sens pas concernée par les mœurs de mon pays d’accueil. Ce qui m’a permis d’entamer un ménage intérieur des conditionnements sociaux qui pouvaient m’empêcher de faire de vrais choix. Un par un – et je continue à le faire – j’ai laissé tomber les « on devrait » : « on devrait » toujours avoir un travail stable; « on devrait » se marier avant d’avoir un enfant, « on devrait » faire telle ou telle chose à Noël (ou lors d’autres célébrations) et je pourrais continuer…

Au-delà des règles de la société, je cherche à me faire confiance dans mes convictions profondes et dans mes choix. À sentir la justesse de chaque décision pour créer une vie qui me ressemble et qui me rend heureuse, même si cette vie me mène hors des sentiers battus. C’est un processus ô combien libérateur et en même temps ô combien exigeant, car il demande une vigilance de tous les instants pour faire la part des voix intérieures insistantes, convaincantes, mais pas toujours très aimantes.

Les résultats pour moi sont une belle liberté de pensée, une grande connexion avec moi-même et une grande capacité de ressentir le bonheur. J’ai su développer ces capacités, que je n’avais pas avant, au fil des ans et dans un environnement qui a su nourrir mon besoin de liberté. Je suis fière du chemin parcouru tout en sachant que le chemin se poursuit devant moi, sans fin.

En fin de compte, j’ai un ancrage qui pour moi est plus signifiant qu’envers un pays ou une nationalité. Mes liens d’appartenance sont envers tous ceux qui empruntent ce même chemin de la liberté et qui osent trouver leurs propres réponses à l’intérieur. Chinois, Russes, Amérindiens, Français ou Estoniens, cela importe peu. L’important c’est ce qui se retrouve dans le cœur de chacun. Finalement, je peux dire que je me sens partisane de la Terre entière et cela me réjouit!

Il y en a qui sauront trouver la liberté intérieure sans pourtant renier leur lien d’appartenance ou changer de pays comme je l’ai fait. Tout est possible! Avez-vous su vous écouter profondément tout en restant dans votre environnement d’origine? Sinon, comment avez-vous trouvé votre liberté intérieure ou quels en sont les obstacles? Je serais bien curieuse de vous lire à ce sujet!

Chaleureusement et en liberté grandissante,

Minnie

9 thoughts on “ETRANGERE ET HEUREUSE DE L’ETRE !”

  1. Hi Minnie, thank you for your article which reminds me of the sparkling joys I have once had when I still travelled around and talked to people from different countries and cultures. Pardon me for writing in English because I express myself more easily in this language comparing to French.

    I am currently in a period which I feel more or less a gap between my old life with the new one about which I do not have very clear ideas yet – about where I want to live and what I can do to meet my inner satisfaction. And your article reminds me an important feeling that I sometimes felt – and was very happy about each time : « Finalement, je peux dire que je me sens partisane de la Terre entière et cela me réjouit! ».

    That feeling came to me strongliest in one Christmas Eve in St Peter Basilica when I was trying with interest to sing our familiar hymn in a language I barely knew more than 4 words : the Italian, together with people from Italy, and from France, India, Canada, England and Germany around me, whose Italian vocabulary sources were not any better than mine. But we all tried and succeeded, more or less. Another occasion when this feeling came is when I dinnered at a small restaurant in Le Marais, Paris where the Kosher certification was hang respectfully on the wall. I was the only one foreigner and the dishes’ taste was unfamiliar to me, but the Jewish were very friendly and I found no difficulty to sing together with all the customers and waiters there a Happy Birthday song for one little girl while electric lights were all turned off for the candles on the cake.

    I consider myself to be a lucky person to easily find nice interaction and laughter with the locals wherever I go, even in Manhattan ; so that I often have – whenever I travel – another naïve feeling, that this Earth is a marvellous place to live, love and share.

    And just like you, I always feel happiest and strongest when these feelings come. For me, exploring different cultures can bring the most colourful experiences in all shape and size, with all the tastes available ; and a childlike belief in humanity !

    However, unlike you, I can not forget my origin country wherever I go. I do not really miss her beautiful nature nor her people that much, and plus, most of my friends and family members are living around the globe, so it is not them that I miss neither. I come from Vietnam and I can not forget the Poverty and unfortunate situation of this country which is now asking for help from her own people.

    And I do not forget neither that, on my way of exploring this world I have met several narrow-minded folks who just simply put the labels they are surprisingly sure of on the people they meet, depending on where the people they meet come from. For example, they put immediately on me the Communist and Atheist labels, poor education, and so hardly pay attention to what I wish to express, teasing me about the communism philosophy, about the poverty of some regions in Vietnam, and some criminal like thieves – even though I am not a Communist, though my father is a Protestant and my mother a Buddhist and there are many Vietnameses are living holding their Buddhist or Christian values. This is simply because Vietnam has a very complex structure of politic – history and is hardly introduced honestly to the world outside after the 1975 and the narrow-minded people do not wish to explore a culture they do not know.

    Combining the two reasons, I determine that I will keep my origin nationality wherever I go – no matter what nationality I may adopt later when I finally can decide to settle down. Because, I wish to introduce to the world that Vietnam does not only have Communists who are atheistic with narrow-minded and criminal thieves.

    And combining all my experience, I absolutely agree with you that it is a sparkling enormous joy to realize that we are Earth-citizens and this world is a place worth living, loving and sharing, when we have a heart warm enough, and a mind opened enough.

    1. Hi Nguyen,
      I am happy that my article touched you, and I thank you for sharing your story. Having discussed the subject with many people over the years, I have come to the conclusion that identity (national or other) is a multi-layered, complex and very personal topic. I respect your desire to own your Vietnamese nationality in order to bring more understanding about your country, and I wish you well on this new chapter in your life. May you meet many warm-hearted and open-minded Earth citizens on your path! 🙂
      Warmly,
      Minnie

  2. Merci Minnie pour cet article qui tombe à pic.
    De nationalité franco-libanaise, j’ai toujours ou presque vécu au Liban et contrairement à vous, je me sens étrangère dans mon propre pays. Etrangère de par ma façon de voir le monde et les choses de façon si différente, étrangère de part ma façon d’exprimer mes émotions qui en choque plus d’un, étrangère de part mon CV et mes changements multiples de carrière qui ont amené un intervieweur à me dire récemment que ceci est malsain!! Imaginez ma rage! Et malgré tout, je m’entête corps et âme à rester dans ce pays qui de par tous les moyens essaye de me virer de chez lui! Peut-être pour mon propre bien. J’ai toujours eu cette voix intérieure qui me pousse à partir, l’année passée j’envisageais même de m’installer à Montréal et j’ai changé d’avis en dernière minute. Ces hésitations m’étouffent et m’empêchent d’aller de l’avant. Est-ce à cause de mon attachement qui devient de plus en plus excessif à ma famille? Mes parents? Un attachement que je qualifierai tout de même de toxique. J’ai 33 ans bientôt 34 et je pense qu’à un moment de sa vie quand on voit qu’on ne va nulle part là où l’on est, on doit bouger, n’est-ce pas? Je sais que je dois partir, la question reste où? Et pour faire quoi? J’ai déjà habité un an et demi à Paris et je ne me vois pas revivre dans une de ces grandes villes grises et stressantes où tout va très vite et où la nature est quasi inexistante. Je pense donc au Canada qui reste une bonne et saine option. Qu’en pensez-vous objectivement? Quel conseil pourrez-vous me prodiguer? Merci de votre aide et guidance dont j’ai tant besoin. J’étouffe et je ne sais plus quoi faire. Et plus j’attends, plus le temps passe et plus il m’est difficile d’envisager de partir et de tout recommencer toute seule. Encore merci pour vos écrits que je lis avec enthousiasme et grand intérêt à chaque fois. Merci pour votre partage et votre générosité et peut-être à bientôt un jour au Canada qui sait 🙂

    1. Bonjour Diane,

      C’est souvent le cas que l’on tombe sur l’écrit ou la personne ou la ressource au bon moment, n’est-ce pas? Pour moi, il s’agit d’un signe que la Vie nous soutient dans notre quête. Alors que vous ayez lu mon article et qu’il tombe ‘à pic’ est déjà bon signe ;).

      J’entends votre désarroi et votre désir de changer de place. Je sais que cela peut être souffrant, et en même temps c’est souvent quand on ‘n’en peut plus’ que la motivation est assez grande pour passer au changement qui nous faisait peur ou pour lequel on manquait de motivation avant. Vous semblez pleine de vie et avec un bon potentiel et je vous souhaite sincèrement de trouver votre chemin.

      Je n’ai pas de conseils, car c’est vous qui êtes l’expert dans votre vie et qui savez ce qu’il vous faut. Ceci est vrai même dans les moments où l’on se sent perdu et seul. Il s’agit de retrouver la connexion avec notre sagesse interne, cet espèce de savoir intuitif que chacun d’entre nous porte au fond de son être. Je vous invite, si ce n’est pas déjà fait, à faire la lecture de cet article sur comment y avoir accès: https://lasolutionestenvous.com/maitrisez-votre-gps-interne-en-5-etapes-simples/.

      Cela peut être aidant également d’être soutenu sur votre chemin par un coach, qui crée un espace dans lequel vous pouvez vous exprimer, vous entendre, vous questionner, vous découvrir et ensuite trouver vos réponses et passer à l’action. Je vous invite à consulter mon site Web au http://www.minnierichardson.com si vous aimeriez savoir plus sur ma façon de travailler avec mes clientes.

      Dans tous les cas, je vous souhaite Diane de vous brancher à toute la belle sagesse qui est en vous pour vous permettre de rayonner pleinement au Liban et/ou ailleurs selon votre choix!

      Chaleureusement,

      Minnie

  3. Merci Minnie pour cet article qui tombe à pic.
    De nationalité franco-libanaise, j’ai toujours ou presque vécu au Liban et contrairement à vous, je me sens étrangère dans mon propre pays. Etrangère de par ma façon de voir le monde et les choses de façon si différente, étrangère de part ma façon d’exprimer mes émotions qui en choque plus d’un, étrangère de part mon CV et mes changements multiples de carrière qui ont amené un intervieweur à me dire récemment que ceci est malsain!! Imaginez ma rage! Et malgré tout, je m’entête corps et âme à rester dans ce pays qui de par tous les moyens essaye de me virer de chez lui! Peut-être pour mon propre bien. J’ai toujours eu cette voix intérieure qui me pousse à partir, l’année passée j’envisageais même de m’installer à Montréal et j’ai changé d’avis en dernière minute. Ces hésitations m’étouffent et m’empêchent d’aller de l’avant. Est-ce à cause de mon attachement qui devient de plus en plus excessif à ma famille? Mes parents? Un attachement que je qualifierai tout de même de toxique. J’ai 33 ans bientôt 34 et je pense qu’à un moment de sa vie quand on voit qu’on ne va nulle part là où l’on est, on doit bouger, n’est-ce pas? Je sais que je dois partir, la question reste où? Et pour faire quoi? J’ai déjà habité un an et demi à Paris et je ne me vois pas revivre dans une de ces grandes villes grises et stressantes où tout va très vite et où la nature est quasi inexistante. Je pense donc au Canada qui reste une bonne et saine option. Qu’en pensez-vous objectivement? Quel conseil pourrez-vous me prodiguer? Merci de votre aide et guidance dont j’ai tant besoin. J’étouffe et je ne sais plus quoi faire. Et plus j’attends, plus le temps passe et plus il m’est difficile d’envisager de partir et de tout recommencer toute seule. Encore merci pour vos écrits que je lis avec enthousiasme et grand intérêt à chaque fois. Merci pour votre partage et votre générosité et peut-être à bientôt un jour au Canada qui sait 🙂

  4. Merci Minnie. Vous avez raison, la réponse se trouve déjà en moi. Je dois retrouver ma connexion avec moi-même afin d’y voir plus clair.

    Je vous remercie infiniment pour vos encouragements et n’hésiterai pas à faire appel a vous si je décide de me faire guider par un coach.

    Très bonne continuation à vous!

    Diane

  5. Bonjour Minnie, Diane,
    Nous sommes, mon mari et moi, en plein changement de vie. De ce fait, nous nous sentons décalés par rapport à tous ces principes que vous évoquez, travailler du pour progresser dans la société, construire sa maison (des maisons), être toujours disponible pour les enfants, puis garder les petits-enfants, consommer, consommer toujours davantage… tout ça n’était plus pour nous. Le burn-out de mon mari, sa reconversion vers le métier de coach, mon envie de prendre la retraite (alors que je n’ai que 50 ans et que je suis fonctionnaire…) quelle audace ! Oui, nous avons du courage et l’audace d’entreprendre de grands changements pour nous retrouver, dans nos valeurs, dans nos passions respectives, vivre à un autre rythme, des aventures inédites. Nous rêvons d’aller nous installer sur une île, et de pouvoir y accueillir nos enfants aussi souvent que possible. Il faut beaucoup d’énergie, de patience et d’optimiste pour faire ce que nous faisons (licenciement, retraite, vente de notre maison, laisser nos enfants et petits-enfants en France…).
    Nous aussi nous nous sentons pleinement citoyens de la terre, comme vous, comme Diane, cela grâce aux nombreux voyages sur la planète, des voyages qui nous ont beaucoup éclairés et donné envie de vivre ailleurs, tout en étant plus proches de nous intérieurement.
    Voilà, juste envie de partager ce témoignage avec vous 2.
    Au plaisir de vous relire, car je reviendrai certainement.
    amicalement
    Michèle

    1. Bonjour Michelle.

      Je me retrouve tout à fait dans votre témoignage surtout lorsque vous dites « vivre à son rythme ». Moi aussi je ne supporte plus ce système du toujours plus plus plus. Comme si l’on n’est jamais assez quoique l’on fasse! C’est épuisant! D’où l’importance comme vous le soulignez de se retrouver dans ses valeurs et dans ses passions et de vivre à son propre rythme.
      « …Des voyages qui nous ont beaucoup éclairés et donné envie de vivre ailleurs, tout en étant plus proches de nous intérieurement. »
      C’est très beau ce que vous dites. Comme quoi le véritable voyage se fait toujours à l’intérieur de nous-mêmes. Et ce où que l’on soit. Au final peu importe le pays n’est-ce pas tant que le cœur y est et tant que l’on reste fidele à soi-même!
      Je vous souhaite bon courage dans votre décision courageuse et une très belle et authentique nouvelle vie. Qui suit la voie du cœur est toujours heureux.

      Amicalement,

      Diane

  6. Bonjour Diane et Michèle,

    Je viens de lire vos derniers messages après une absence estivale… Que c’est bon de vous lire – vos propos résonnent fort en moi et me donnent espoir. C’est tellement important de nous choisir, d’avoir le courage d’entreprendre des projets qui nous font vibrer même si c’est à contre-courant, et d’oser poser des gestes pour changes nos vies dans le bon sens. Le tout, effectivement, pour se rapprocher de l’essence de soi-même et pour y mettre tout notre coeur.

    Bonne continuation à vous Michèle, et à vous Diane. Que vos chemins soient riches en aventures, découvertes et connexions profondes.

    Chaleureusement,

    Minnie

    PS Je serai de retour avec un autre article cette semaine, ‘La folie des pensées compulsives et comment s’en sortir’, si jamais cela peut vous intéresser.

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