La fille parfaite
Plus jeune, avant de fonder une famille, j’étais une fille modèle; bien organisée et prévoyante, je me rappelais des anniversaires de tout le monde et étais capable de plein de petites attentions touchantes et généreuses.
On pourrait dire que j’étais également une sœur / tante / amie / collègue de travail parfaite, ou du moins en l’apparence; je prenais des nouvelles régulièrement de mes amis et je m’investissais énormément dans mes amitiés et dans mes relations tout court.
À vrai dire, je mettais beaucoup d’énergie pour m’assurer de ne rien oublier, de n’oublier personne, et c’était une fierté. La reconnaissance que je recevais en retour confirmait la justesse de mes actions; c’était ma récompense et j’étais comblée.
Tout allait bien. Ah oui?
En fait, et on va y revenir plus tard, je n’étais pas encore capable d’avouer à moi-même l’anxiété qui n’était jamais très loin si je me trouvais en difficulté de remplir ces gestes comme je voulais.
C’est seulement des années plus tard, quand je suis devenue maman, que j’ai commencé à remettre en question cette façon de faire, et de m’interroger sur la vraie motivation sous-jacente à mes gestes. Mais ce n’était pas tout de suite.
Quand tout a basculé
Après avoir accouché de mon fils, ma vie a complètement basculé et je me me suis sentie sens dessus dessous pendant longtemps. L’expérience de nouvelle maman était tellement grandiose, intense et surtout constante que je ne pouvais plus faire comme avant.
Dans la fatigue et dépassement de cette période, alors, des anniversaires passaient sans que je les remarque — sans parler de les souligner! — et je prenais des nouvelles de presque personne pendant plusieurs mois! Oh la vache!
Et même quand ma routine était plus installée et mon fils me permettait quelques moments de temps pour moi par ici par là, ça ne s’améliorait guère; j’achetais un cadeau pour quelqu’un et l’emballais, mais il restait ensuite sur le comptoir pendant des mois avant que je n’arrive à l’étape ultime de l’envoyer à son destinataire (enfin, si ça arrivait…).
Et le plus drôle, ça ne me dérangeait pas du tout comme cela l’aurait fait avant; c’était comme si ce n’était plus aussi important de remplir ces obligations auto-imposées.
En fait, dans le chaos de ma nouvelle vie, une brèche s’est ouverte dans le personnage de « fille modèle » auquel je tenais autant, et c’était tant mieux. Et une fois la brèche ouverte, elle ne pouvait que grandir!
Et si ma générosité n’était pas si généreuse?
Avec le temps, et surtout grâce aux observations de plus en plus aiguisées de mon for intérieur, j’ai compris ce qui était réellement en jeu. Vous l’avez peut-être deviné aussi.
Au-delà des élans de générosité naturels chez moi, ce qui était également sous-jacent à mes efforts d’entretenir mes relations si parfaitement était une tentative mal orientée de trouver de l’amour. Car avec chaque geste ou cadeau offert, je recevais de la reconnaissance positive qui me rassurait et comblait ce besoin caché.
Dans le même ordre d’idées, puisque j’ai également un côté aimable bien prononcé, et que je n’aime pas les conflits, la petite fille en moi se chuchotait que si elle s’investissait autant, il y aurait moins de chances de se faire gronder ou que quelqu’un la trouve à défaut.
Et c’est cela qui explique l’anxiété dont j’ai fait référence plus tôt; une tension nerveuse montait en moi si je n’arrivais pas à remplir mes obligations, car je craignais par-dessus tout un reproche de l’extérieur qui ferait mal à mon estime de moi quelque peu fragile.
La générosité : monnaie courante contre l’amour
Mes offrandes étaient devenues à un certain niveau une monnaie courante; en échange de tel ou tel geste (ou attention ou contribution), je recevais en retour des signes d’affection, d’approbation et une sécurité — quoiqu’illusoire — d’être à l’abri des conflits.
Cela explique aussi pourquoi la maternité et mon incapacité de m’investir comme avant ne me causaient pas tant de soucis; je recevais tellement d’amour inconditionnel de mon fils que j’avais moins besoin de le chercher ailleurs, et il était encore trop jeune pour me faire des reproches!
Ce que je vous raconte là n’est pas très glorieux, je vous l’admets, mais c’est néanmoins ce qui se passait pour moi.
Et je pense que si nous sommes honnêtes envers nous-mêmes, nous sommes plusieurs à vivre des versions semblables de cette quête sournoise de l’amour. Cela vous parle?
Accueillir mes imperfections
De la fille parfaite, je suis devenue décidément imparfaite! Ou plutôt, j’ai accepté mes imperfections.
J’ai accepté d’une part de ne plus être aussi prévoyante, et aussi de ne plus offrir des attentions si au fond de moi je sais que ma motivation n’est pas la simple générosité ou un élan du cœur.
Parfois cela peut heurter les gens, et je dois accepter d’avoir fait de la peine. Quelle bonne pratique!
Et j’ai accepté aussi ces mécanismes en moi qui sont si humains et qui peuvent encore refaire surface et me jouer des tours de temps en temps. La bienveillance est de mise et elle m’empêche de me juger durement. Pour tout dire, me taper sur la tête serait une distraction du vrai enjeu.
Car mettre la lumière sur mes façons détournées de chercher l’amour me donne une information précieuse: je ne me donne pas assez d’amour.
Après, libre à moi de me servir de cette information pour mon bien et pour une expression plus intègre et authentique de ma générosité! J’ai donc dû chercher mes moyens de m’offrir l’amour, l’approbation et l’acceptation que j’ai pu vouloir chercher à l’extérieur.
4 Étapes pour s’en sortir
Si cette anecdote a jeté de la lumière sur vos propres tentatives de chercher de l’amour à l’extérieur, et que vous vous sentez un peu perdu, voici ce que je propose pour transformer le désarroi:
- Célébrez le fait de voir ce qui se passe en vous
Avant, vous ne vouliez ou ne pouviez pas voir le jeu, donc il continuait à l’insu de votre conscience. Mais là, quelque chose peut changer! C’est génial!
- Faites preuve de bienveillance envers vous-même
La quête de l’amour est universelle et vous avez sans doute commencé ces jeux très jeune quand c’était votre seule solution. La bienveillance est de mise est vous permettra de transformer les choses beaucoup plus rapidement.
- Donnez-vous ce qui vous manque
Qui dit bienveillance dit aussi douceur. Prenez-vous dans vos bras, réconfortez-vous, chuchotez des mots rassurants dans votre oreille. Prenez soin de vous et sachez que vous êtes capable maintenant de vous offrir l’amour.
- Faites de différents choix
Fort de vos prises de conscience et du bain d’amour que vous vous êtes donné, c’est le temps d’oser d’autre choix pour vivre d’autres résultats. C’est libérateur et renforce votre confiance en vous!
Vous en êtes où?
Cherchez-vous l’amour à l’extérieur d’une façon détournée, ou avez-vous déjà remarqué ce genre d’agissements chez vous?
Quels sont les comportements qui vous ont mis sur la piste de cette quête d’amour sournoise?
Qu’est-ce que vous pouvez faire différemment afin de vous offrir ce dont vous avez besoin?
N’hésitez pas à partager dans les commentaires!
C’est une belle exploration et, quand on le fait avec bienveillance et surtout curiosité, cela nous mène à ce qui est vrai: une meilleure connaissance de soi et de nos besoins profonds, des choix plus alignés et intègres, et la vérité que nous pouvons nous offrir l’amour que nous cherchons à l’extérieur.
Minnie Richardson,
Vecteur de conscience
Coach de vie et Praticienne en travail rituel
Fondatrice de la Conscience en soi
Joignez-vous à Minnie pour son prochain webinaire gratuit intitulé « S’ouvrir à la magie de la vie » qui aura lieu le dimanche 24 septembre à 20h30 (France) – 14h30 (Québec). Car la vie est magique! Découvrez les 5 clés simples et profondes qui activent votre capacité de vivre cette magie au quotidien.
= = = > Inscrivez-vous maintenant pour écouter en direct ou en rediffusion
D’origine britannique, Minnie a fait sa vie au Québec depuis l’an 2000 et vit actuellement l’aventure imprévue d’un séjour prolongé dans le sud de la France. Joignant le geste à la parole, elle suit consciemment son chemin afin de se réaliser de plus en plus pleinement chaque jour.
Coach de vie certifiée et Praticienne en travail rituel, elle a mis au point les « 5 clés d’une vie plus consciente », transmises par ses puissants programmes web et ses coachings intuitifs. Minnie se met au service de personnes souhaitant créer et vivre des vies remplies d’intégrité, de sens, de magie et de joie.
Merci pour cet article. J’étais ainsi et toujours un peu. J’ai appris à dire non mais toujours avec un peu de culpabilité latente. Mais très légère. Je n’oublie pas les anniversaires ? c’est sacré pour moi. Je suis moins mère teresa. De par mon empathie je fais très attention au vampirisme extérieur.. ..
Avec plaisir Nathalie, et merci pour votre commentaire! Aussi, bravo pour tant de chemin déjà parcouru!
Au plaisir de vous lire de nouveau, et désolée pour ma réponse tardive!
Chaleureusement,
Minnie Richardson
Coach de vie et Praticienne en travail rituel
laconscienceensoi.com
On ne peut pas s’empêcher d’avoir quelque part d’espoir ou l’attente de recevoir un petit quelque chose de certaines personnes.
Mais on peut réduire fortement cette tendance, notamment en prenant conscience de ce qui se joue derrière ces attentes, tout comme vous le montrez dans ce bel article !
Avoir conscience de ce qu’il se passe en nous, c’est nous donner l’opportunité de nous libérer de certains automatismes, c’est nous donner l’opportunité d’évoluer dans tous les domaines de son existence !
Merci pour votre article !
Karim
se-liberer-soi-meme.com
Karim,
« Avoir conscience de ce qu’il se passe en nous, c’est nous donner l’opportunité de nous libérer de certains automatismes, c’est nous donner l’opportunité d’évoluer dans tous les domaines de son existence ! » Je suis entièrement d’accord avec vous et c’est le fondement du travail que je fais avec les gens!
C’est un beau chemin que d’évoluer en conscience, non?!
Chaleureusement et au plaisir de vous lire de nouveau,
Minnie Richardson
Coach de vie et Praticienne en travail rituel
laconscienceensoi.com
Merci pour ce généreux article Minnie.
Oui j’ai cette tendance moi aussi, et comme je n’ai pas d’enfant, il m’est d’autant plus difficile de réfréner ce besoin de donner. Généralement, mon corps m’indique la limite et sans équivoque, me rappelle à moi.
C’est ainsi que j’apprends pas à pas à m’accorder plus d’attention. Avec affection.
Valérie
Coucou Valérie,
Merci pour votre commentaire et merveilleux que vous êtes assez à l’écoute de votre corps pour savoir quand vous atteignez votre seuil! Continuez sur ce beau chemin d’amour et d’acceptation de soi,
Chaleureusement,
Minnie Richardson
Coach de vie et Praticienne en travail rituel
laconscienceensoi.com