Avez-vous l’impression que vous êtes facilement porté à trop donner? À donner sans compter, juste parce que vous croyez que vous aimez vraiment faire plaisir aux autres? Que vous donniez de votre temps, de votre amour, de votre argent, que vous soyez généreux de cadeaux, de conseils, de soutien, de bénévolat, avez-vous l’impression que vous donnez trop?
Sentez-vous parfois que les gens n’apprécient pas à sa juste valeur ce que vous leur donnez? Avez-vous l’impression parfois que vous êtes la seule personne à donner? Que l’autre, ou les autres, ne se soucient pas de rétablir un tant soit peu une certaine forme d’équilibre entre ce qu’ils reçoivent de vous et ce qu’ils peuvent contribuer à donner ou à investir dans la relation?
Et bien si vous avez l’impression d’aimer trop, de trop donner, de trop faire pour l’autre… c’est que vous avez trop d’attentes!
Ouch! Ça fait mal n’est-ce pas? Et je m’inclus avec vous! Quand nous sentons que nous donnons trop, que nous aimons trop, que nous faisons trop, que nous sommes parfois déçus, que nous aimerions être un peu plus reconnus, un peu plus considérés, un peu plus appréciés, c’est encore que nous sommes dans l’attente. C’est encore notre ego qui attend le retour du balancier, comme un justicier imperturbable qui tient les comptes de manière très rigoureuse, serrée, ferme et inébranlable.
À mon avis, on ne peut pas aimer trop ni donner trop. Mais si nous avons cette impression, c’est que nous avons des attentes. Conscientes ou non, nous avons des attentes. Car dans le trop, se profile déjà un jugement d’injustice et d’inégalité, signe que notre ego s’en est mêlé.
Avec tout ce que nous faisons pour lui ou elle, tout ce que nous lui donnons, tout l’amour que nous lui portons, il ou elle devrait bien avoir un peu de temps pour nous, non? Un peu d’attention, un peu d’intérêt pour ce que nous vivons? Eh bien non! Soit nous donnons librement, SANS AUCUNE ATTACHE, soit nous donnons avec l’attente, ou l’espoir, d’être appréciés pour ce que nous faisons. Et vous savez quoi? Les personnes qui donnent vraiment sans aucune attente sont extrêmement rares. Peut-être même n’en existe-t-il pas beaucoup.
Car bien que nous donnions de manière semble-t-il désintéressée, une partie de nous souhaite être aimée ou reconnue en retour de ce don du cœur que nous faisons.
Ne nous trompons pas : ce n’est pas que nous avons de mauvaises intentions en donnant! Non au contraire, nous donnons pour faire plaisir… parce que nous souhaitons, inconsciemment, que l’autre nous trouve généreux, aimables, bons, dévoués, extraordinaires, exceptionnels, et j’en passe.
Est-ce que c’est mal? Non, bien sûr. Mais cessons de croire que nous donnons de manière désintéressée. Cessons de nous faire croire que nous n’avons pas d’attente, cessons de nous faire croire que nous donnons sans compter. Car au fond de nous subsiste encore un petit enfant qui a tellement besoin d’être reconnu et aimé, qu’il nous fait encore agir, à l’âge adulte, de manière à ce que nous sollicitions l’amour et la reconnaissance des autres de la manière la moins subtile qui soit.
Si vous donnez et que vous n’êtes jamais déçus, même pas une once de brindille de déception, alors vous savez que vous ne donnez pas trop. Mais si vous croyez que vous aimez trop, donnez trop, faites trop, c’est que vous avez des attentes. Systématiquement!
Ce sont ces attentes qui compliquent toutes les relations. Car les attentes sont rarement exprimées ouvertement et franchement. Elles sont plutôt implicites, sous-entendues, comme si l’autre devait les deviner et y répondre comme par magie. Chaque déception contient le germe d’attentes non rencontrées. Si vous êtes souvent déçus des autres, c’est que vous avez des attentes. Et plus nous avons d’attentes, plus nous souffrons. L’un des premiers moyens de réduire notre souffrance, c’est de ne pas avoir d’attente. Que l’on nous aime ou pas, que l’on nous apprécie ou pas, cela ne devrait pas conditionner ni notre humeur, ni notre estime de soi.
Quand nous arrivons à ne pas être déçus, donc à ne pas avoir d’attentes, c’est que notre estime de soi est rendue solide et qu’elle ne dépend plus du regard des autres.
Il ne s’agit donc pas de cesser de trop donner, mais d’éliminer nos attentes. Donnons sans attente. Cela ne signifie pas de tolérer d’être maltraité. Cela signifie, donner puis passer à autre chose, en oubliant même le don que nous venons de faire. Comme le dit si bien Florent Pagny dans ma chanson préféré : aimer, puis s’en aller.
Diane Gagnon, Auteure, Conférencière, Coach, Animatrice, Consultante
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Très intéressant